
Non, nous ne sommes pas dans une œuvre de Claude Levêque, mais dans une vraie réalité, le circuit des carrières d’Alixan. En plus d’être spectaculaires, elles sont situées sous le village, l’entrée est même sous l’église. On imagine, un village construit au dessus du vide grâce auquel il a été bâti…
Autre particularité : il s’agit d’un village circulaire, ici sur Info Drôme.
Quant à Claude Levêque, si je l’évoque, c’est que bien sûr l’éclairage mis en place dans les carrières fait penser à son œuvre fondée en grande partie sur l’utilisation de néons. Qu’elle soit considérée comme l’on veut, subversive, dérisoire, ou tout autre, son œuvre avait fait de lui un plasticien majeur de l’art contemporain qui avait ses entrées dans les lieux les plus prestigieux. Et patatras, accusé de pédophilie, voilà que l’intérêt pour son œuvre s’effondre. Le monde des politiques, en particulier, mais pas seulement, est versatile. En quoi la personnalité d’un artiste peut-elle tout d’un coup enlever tout intérêt à son œuvre ? Ou bien était-elle déjà colosse aux pieds d’argile, basée sur du vent, oups, de la lumière ? Si je n’ai jamais été très convaincue par le travail (?) de Claude Levêque, pour avoir été à l’intérieur de l’œuvre présente à Avignon – collection Lambert : un long néon diffusant une lumière rouge qui rampe tout au long d’une salle située tout en haut, et basse de plafond ; certaines de ses propositions restent intéressantes. Je ne l’ai jamais porté aux pinacles, et je ne vois pas non plus pourquoi il faudrait tout à coup détruire le piédestal ? L’empêcher de travailler avec des enfants, sans doute (je viens de lire avec horreur qu’on lui avait permis de le faire), le poursuivre et le condamner s’il est coupable. Mais pour son œuvre qu’est-ce que cela change ? Ou elle était solide, elle existait en dehors de lui, ou elle n’existait pas,
alors ?