Un hiver terrible

Hiver 56 La Montagne

Je me souviens d’un hiver particulièrement terrible, mais était-ce 1954 ou 1956 ? Je dirais plutôt 54. Cet hiver là a particulièrement marqué les mémoires car beaucoup étaient mal logés (et le mot « mal » est faible) après cette guerre destructrice qui avait jeté les familles dans des habitations vétustes, voire des campements et même des bidonvilles. Tous se souviennent de l’hiver 54 à cause de l’appel de l’Abbé Pierre.

Moi je me souviens du froid dans l’appartement mal chauffé, il fallait se déshabiller puis se rhabiller pour aller dormir, pas d’eau car les canalisations avaient gelé (il fallait aller chercher l’eau au lavoir), impossible de tenir debout dans les rues, et le système D pour ne pas glisser était de règle. Plus d’école, mais j’étais encore trop petite pour y aller, non, ce dont je me souviens le plus, ce sont les stalactites de glace aux fenêtres.

Il fait bon être enfant quelquefois, surtout lorsque les adultes vous préservent des conséquences des fléaux et savent vous concocter une bulle confortable malgré tout.

Alors oui, je ne peux m’empêcher de penser aux enfants ukrainiens pour qui rien n’est épargné par les troupes russes, et pour qui les parents tentent de tisser un cocon. Mais c’est si difficile de le faire lorsqu’on part de chez soi, ou que l’on vit sous terre, et que les bombes pleuvent tout autour.

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