Un matin je me suis réveillée sur un rêve,
je n’ose pas dire un cauchemar.
Je me faisais euthanasier
en douceur
par une injection
au niveau de l’anus.
Étrangeté due sans doute au problème
qui me pourrit la vie, le lichen.
Et je me suis éveillée au moment où le produit faisait effet,
et que l’engourdissement montait.
Cela se passait de manière sordide,
dans une cabine exiguë où je pouvais à peine m’allonger,
et ce après un chemin en labyrinthe pour trouver
et le bon endroit, et qui pouvait autoriser l’acte.

Je sais que cela reste interdit chez nous, mais le rêve autorise tout.
Ce rêve était en relation avec la journée de la veille, déception d’un rêve brisé, celui de faire découvrir la ville où j’ai vécu et tant aimé, Avignon, à un groupe. Aucune inscription, de quoi être bien triste. Et je ne me suis pas arrêtée là. J’ai regardé la télé très tard, et j’ai terminé sur l’une de ses séries que j’affectionne, qui montre des criminels dégénérés. Là, il s’agissait d’une personne attardée et qui refusait de l’admettre, et bien sûr, je me suis identifiée à lui.
Depuis, comme toujours, je me suis « reprise » et j’ai remonté la pente, mais les rêves brisés, à force de s’accumuler, nous rongent de l’intérieur, laissant des bleus et des lésions un peu partout dans le corps.
Ah oui, je suis pour le suicide assisté, mon rêve n’a rien changé.